L'EXPO 2015....

Voir la guerre de « 14/18 , sous les masques », 100 ans après, tel est le projet de cette exposition réalisée par les élèves de troisième (en particulier les 3°A et les 3°E).

            « Sous les masques », c'est-à dire tenter de comprendre la Grande Guerre de l'intérieur, d'imaginer le quotidien des poilus, les repas, l'attente, l'ennui, le mal du pays, la mort ou la blessure qui déchiquette et vous défigure un homme et puis la peur, les peurs, qui finissent elles aussi par faire partie du quotidien. Voir « sous le masque » de la souffrance, c'est tenter d'entrevoir l'horizon étroit et chaotique, à travers les yeux, les voix, les mains, les mots de ces millions de soldats enterrés dans les tranchées, dans la boue et l'horreur.

            « Sous les masques », c'est-à dire essayer de dépasser l'image lissée et mensongère  des  illusions de la propagande qui affirme sans rire que « les balles allemandes ne sont pas dangereuses » (L'Intransigeant, 17 août 1914), qui met tous les moyens en œuvre pour maintenir le mythe du soldat héroïque dans une guerre pourtant sans héros, où les hommes sont condamnés à subir la violence d'armes nouvelles, qui tente d'unir le pays dans la haine du « boche », qui censure les lettres et jette un voile sur l'indicible réalité.

            « Sous les masques », c'est-à-dire donner la parole aux femmes restées à l'arrière pour faire « tourner le pays », aux traumatisés, aux gueules cassées, aux soldats des colonies venus mourir au Chemin des Dames ou à Verdun, aux révoltés de 1917, aux sacrifiés, à ceux, rares, qui ont fraternisé, à tous ceux que l'Histoire a longtemps oubliés. C'est aussi évoquer les « gros », les « embusqués » qui  « faisaient la foire » sur les boulevards parisiens. ..

            « Sous les masques », c'est-à-dire faire l'appel des morts, de tous ces jeunes hommes morts pour la France, dont les noms s'égrènent sur le socle des monuments de chaque village ; c'est essayer de mettre un être humain, un visage, une vie derrière les noms inscrits sur le monument de notre village.

Stéphane Lapeyre

 

La Chanson de Craonne interprétée par un choeur de 90 élèves de 3e lors de l'inauguration de l'exposition :

Les premières minutes en vidéo :

Évocation sonore et visuelle de "l'enfer des tranchées" dans le tunnel d'entrée de la salle d'exposition :

9 juin 2015 : l'inauguration de l'expo

L'expo en détails :